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    Marseille

    mercredi 05.07.23 > dimanche 09.07.23

    DE FACTO de Selma Doborac

    FIDMarseille - festival international de cinéma

    De Facto (Synopsis)

    Toute personne souhaitant contempler les profondeurs de la soif de destruction de l’homme doit savoir qu’il est nécessaire de garder une certaine distance vis-à-vis d’elle. Pour étudier cette horreur inimaginable, De Facto de Selma Doborac s’appuie sur deux concepts fondamentaux : l’abstraction et le minimalisme. Il devient ainsi possible de rendre l’indicible – exprimé sous la forme de déclarations de détachement oppressif – énonçable, sans le rendre compréhensible, abusé pour des sensations temporaires et donc « normalisé ». Le mal que nous nous infligeons les uns aux autres est dépeint ici de manière saisissante.

    Dans un décor ouvert, clairsemé et d’abord indéterminé, deux acteurs, Christoph Bach et Cornelius Obonya, soigneusement séparés l’un de l’autre par le montage, sont assis à une table, à la surface de laquelle leurs images se reflètent comme leurs propres doubles ; deux hommes qui présentent leurs arguments au cours de trois longs monologues, prononcés alternativement et rapidement, racontés respectivement à la première et à la deuxième personne, comme s’ils répondaient à un intervieweur (qui est absent du cadre visuel et sonore). Ce sont des archétypes plutôt que des personnages de film, leurs paroles ne présentent ni ne représentent clairement personne. Ce sont des confessions d’auteurs, des textes de légitimation, des souvenirs de massacres routiniers, d’actes de torture, d’exécutions et de violences sexualisées, issus des témoignages réels de ceux qui ont contribué à organiser l’extermination de masse et le génocide : une philosophie nihiliste de la trop grande humanité de l’inhumain.

    Par le staccato de ses informations, De Facto nous conduit aux limites de notre réceptivité. Avec une froideur et une sérénité glacées, les protagonistes expliquent l’inéluctabilité de leurs actes, ils parlent de corps « inutilisables », de leur propre « ethos » et de leur lutte pour la discipline et la pureté. Le réalisateur fait sept coupes en 130 minutes, pas plus. Ce qui est cité reste sans référence aux sources. L’omission d’informations sur le contexte de l’horreur décrite nous fait sortir de l’histoire pour nous plonger directement dans le présent. (Stefan Grissemann)

     

    SELMA DOBORAC

    Née en 1982 en Bosnie-Herzégovine, vit à Vienne et travaille dans les domaines de l’essai, du film documentaire et expérimental, de la photographie et de l’art conceptuel.
    De 2002 à 2007, elle a étudié et obtenu son diplôme à l’université des arts appliqués de Vienne, au département des stratégies des médias mixtes (Bernhard Leitner). De 2008 à 2012, études et diplôme à l’Académie des beaux-arts de Vienne, département Art et cinéma (Harun Farocki). Participations à des festivals et expositions, prix et bourses au niveau national et international.

     

    Le FIDMarseille, festival international de cinéma, présente tous les ans, au début de l’été, un grand nombre de films en première mondiale et de premiers films. Compétitions, sections hors-compétition, rétrospectives et hommages composent la programmation, guidée par la volonté de promouvoir un cinéma indépendant et inventif, pour tous les publics.

     

    Photos: Stills (c) Selma Doborac

    À savoir

    Scéances de « DE FACTO »

    • 5 juillet à 17h au Variétés 1 (37 Rue Vincent Scotto, 13001 Marseille)
    • 6 juillet à 10h à l’Artplexe 1 (125 La Canebière, 13001 Marseille)
    • 9 juillet à 14h à L’Artplexe 1 (125 La Canebière, 13001 Marseille)

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