L’exposition fait redécouvrir l’invention de la psychanalyse. Si cette démarche est née de l’observation éminemment visuelle des symptômes, photographiés, dessinés, mis en scène autour de Jean-Martin Charcot (1825-1893) à la Salpêtrière, elle trouve sa spécificité et son efficacité à refuser l’image. Elle s’épanouit dans la seule écoute, dans les associations de mots, en l’absence de toute représentation visuelle.

Le lisible contre le visible, le mot contre l’image : Freud se pose ici en héritier de Moïse, grand briseur d’images. La spiritualité juive, à défaut d’une foi et d’une pratique, irrigue ses travaux, de L’interprétation des rêves– ouvrage dont l’herméneutique talmudique n’est pas absente –, jusqu’à l’essai final, Moïse et le monothéisme. Si Freud lui-même, né dans une famille juive originaire de Galicie gagnée par les idées de la Haskalah (les Lumières juives), affirme son athéisme et tient sa production scientifique à l’écart de son ascendance juive, tout comme du milieu viennois où il a vécu, c’est d’abord pour faire de la psychanalyse une science universelle, détachée de tout particularisme religieux ou culturel. Mais la démarche psychanalytique n’est pas étrangère à la tradition interprétative propre au judaïsme.

L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels du musée Freud de Londres, du musée d’Orsay et du musée national d’Art moderne, ainsi que de grands musées autrichiens et allemands (Leopold Museum, Österreichische Galerie Belvedere, Vienne ; Museum der Bildenden Künste, Leipzig…).
Elle est accompagnée d’un riche programme (rencontres, table rondes, conférences, projection, activités pour le jeune public…).
Son catalogue est publié avec les éditions Gallimard.

Commissariat de l’exposition

Commissariat : Jean Clair, Académie française

Conseil scientifique : Laura Bossi, Laboratoire Sphère – Université Paris Diderot et Philippe Comar, ENSBA
Coordination Virginie Michel, assistée de Camille Filaferro, mahJ

 

En partenariat avec le Forum Culturel Autrichien