Auteur/autrice : Alexandra Filippi

L’artiste autrichien est célèbre pour son oeuvre conceptuelle mêlant sculpture, performances, vidéo, dessin et photographie, à travers laquelle il associe espièglerie et sens profond de l’absurde. Son travail interroge souvent avec ironie et cynisme notre relation au corps, plaçant fréquemment le spectateur dans une relation paradoxale avec les objets. S’il est essentiellement connu pour ses sculptures, la photographie en tant que médium a toujours joué un rôle primordial dans son travail, à la fois pour illustrer et archiver ses œuvres et performances éphémères, mais également en tant que médium à part entière.

Réunissant quelque 200 tirages réalisés depuis les années 1980 sur les deux principaux étages de la MEP, cette exposition majeure – la première du genre organisée à Paris depuis plus de 15 années – présentera planches contact originales, tirages et études provenant des archives personnelles de l’artiste, qui n’ont pour la plupart encore jamais été présentées au public. Parmi les oeuvres exposées, des travaux inédits réalisés spécialement pour cette exposition à partir de ses photos d’archives. Cette exposition dévoile le rôle unique joué par le médium photo dans l’oeuvre d’Erwin Wurm, explorant son processus de création et sa manière d’envisager la photographie comme une forme d’expression “sculpturale”. L’artiste désigne d’ailleurs ces oeuvres sous le nom de “sculptures photographiques”.

Erwin Wurm est né en 1954. Il partage son temps entre Vienne et Limberg, en Autriche.

En intégrant la photo, les performances et la vidéo à son processus créatif, Erwin Wurm interroge les qualités formelles de la sculpture en tant que médium tout en brouillant les frontières entre performance et vie quotidienne, spectateur et participant. Il envisage également l’acte physique de prendre ou de perdre du poids comme un geste sculptural, et crée dans ses oeuvres l’illusion d’un gonflement ou d’un rétrécissement, abordant le corps humain comme une sculpture ou donnant une apparence humaine déconcertante aux objets du quotidien, que ce soit en transformant des cornichons ou des saucisses en sculptures de bronze ou en créant une voiture ou une maison boursouflées. Ses
oeuvres reflètent une critique sous-jacente de la société de consommation et de la culture contemporaine.

Les oeuvres d’Erwin Wurm sont exposées dans de nombreuses collections institutionnelles et privées, et notamment à l’Albertina de Vienne, au Centre Pompidou à Paris, au Gemeentemuseum de La Haye, à la Kunsthaus de Zurich, au Kunstmuseum de Bonn, au Middelheimmuseum d’Anvers, au musée Ludwig de Cologne, au MoMA de New York, à la National Gallery of Victoria de Melbourne, au National Museum of Art d’Osaka, à la Peggy Guggenheim Collection de Venise; au musée Guggenheim de New York, au Städel Museum de Francfort ou encore à la Tate Modern de Londres.

Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions dans le monde entier. En 2017, l’artiste représentait l’Autriche à l’occasion de la 57e Biennale de Venise, marquant à l’occasion le 20e anniversaire de ses célèbres One Minute Sculptures.

Texte (c) MEP